A PROPOS DE LA FERME

"Nous avons toujours une vache à soigner, une terre à labourer, de l'orge à moissonner, une vigne à tailler, une prairie à faucher et des fruits à cueillir. Alors la paperasse, elle attend parce que dans l'ordre naturel des choses, le superflu ne commande pas au vital."

Jérôme Laronze, "Chroniques et états d'âme ruraux"

D'où viennent les légumes? 

Eternelle question de l'oeuf et de la poule. Ici, on dit que les garçons naissent dans les choux. Mais d'où viennent les choux? 

Sur cette page, je vous invite à vous immerger dans la grande aventure de la production de mes légumes. J'ai mis beaucoup de temps et d'énergie à les semer, planter, bichonner, récolter, préparer, pour vous les amener tout frais et que vous puissiez en retirer toutes les forces qu'ils contiennent ! 

Je cultive des terres familiales, je représente (au moins) la quatrième génération et j'ai commencé à reprendre les choses en main en 2016, en amenant un nouveau projet : mettre le végétal au centre et montrer combien les légumes peuvent être bons et nourrissants ! 

Mes champs

Mes 500 sortes de légumes, fruits et fleurs proviennent des 3,4 hectares (soit 34 000m2, même Bruno Le Maire alors ministre de l'agriculture ne savait pas combien il y avait de m2 dans un hectare - la honte mon gars- alors je me permets le rappel !) de terres familiales situées dans le Pas-de-Calais, entre Calais, Boulogne et Saint-Omer, toute la production y est certifiée biologique par Ecocert. Nous sommes situés dans le Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale. J'aime surtout la production de plein champ, que je pratique toute l'année, je ne suis pas loin de la côte, donc les hivers restent plutôt doux. Je n'ai actuellement que 800m2 de serres pour les légumes (mais j'aimerais en avoir 2000m2 ).

4000m2 chez les parents (qui cultivent encore des fraises sous serre)
4000m2 chez les parents (qui cultivent encore des fraises sous serre)

 LES CHAMPS

Je cultive trois parcelles, d'une superficie totale de 3,4 hectares

Deux des trois parcelles sont assez similaires, avec des limons profonds très riches, des terres qui mettent beaucoup de temps à se réchauffer au printemps, mais qui tiennent mieux la sécheresse en plein été (ou qui sont sous l'eau, comme en 2021). Elles produisent de très bons légumes.

4000m2 ailleurs : bonnes terres limoneuses
4000m2 ailleurs : bonnes terres limoneuses

La troisième parcelle

UNE PARCELLE ATYPIQUE

La grande parcelle de 2,61 hectares est très atypique et complexe à mener en maraîchage bio sur petites surfaces, il s'agit d'argiles à (gros) silexs, avec 20 à 50cm de sol avant d'atteindre de la craie pure. Une terre qui draîne beaucoup, remplie de caillasses, très calcaire, très séchante l'été, mais qui produit des légumes vraiment goûteux. 

Elle se situe sur un plateau, avec un coucher de soleil magnifique, et une vue sur Dunkerque et Calais au loin, et les collines du littoral. 

Avantage de l'inconvénient : l'hiver, la parcelle n'est jamais inondée. 

Ci-contre, la photo d'un jardin rempli d'ail, avec la présence bien visible des silex et de la craie. 

Quel système? 

Quel système ? 

Permaculture ? Biodynamie ? Bio-intensif ? Maraîchage sur sol vivant ? Bio ? Agriculture paysanne ? Raisonné ? Quel système avons-nous ?

Je n'aime pas du tout le fait de vouloir toujours mettre tout dans des cases, toujours réducteur et contraire à la vie foisonnante, mais pour résumer  :

- Aucun traitement chimique (certification et contrôle bio par ECOCERT comme base préalable à toute discussion. La non-certification et le non-contrôle laissent toujours la porte ouverte à la magouille. )

- Peu de fertilisation azotée  et (très) peu d'irrigation pour avoir des légumes goûteux.

- Créer des environnements complexes qui permettent d'avoir peu de soucis de maladies ou de ravageurs en ayant des insectes auxiliaires naturels, des prédateurs et un sol le plus vivant, en installant des haies et des arbres, en limitant le travail mécanique du sol, en ayant des poulaillers mobiles pour lutter contre les limaces, etc! 

- Travail très manuel, et recherche de la low-tech ! De la technique légère intelligente qui facilite la vie. 

Serre / Plein champ

EFFET DE SERRE 

J'ai actuellement pas loin de 800m2 de serres. L'objectif est d'en avoir 2000m2 pour avoir environ 5-7% de surfaces couvertes. J'aimerais mettre en place un système de serres mobiles, mais les surfaces disponibles et leur configuration ne le permettent actuellement pas.

Même si je suis "spécialiste" de la production de plein champ à toute époque de l'année, ce qui permet d'avoir des légumes extraordinaires en goût, les serres permettent de gagner 2 mois de temps en début de saison, et de prolonger aussi de 2 mois la saison en fin d'année. Et surtout, en cas d'année très difficile, elles permettent de remplir les paniers ! En 2016 par exemple, il n'était pas vraiment possible de planter en plein champ avant fin juin, il avait plu sans discontinuer tout le printemps, les plantations sous serre avaient permis de faire le lien et d'avoir une qualité de travail correcte. 

La Préparation

LA PREPARATION DES TERRAINS

Sur ces terrains, serre comme plein champ, nous travaillons sur un système dit de planches permanentes.

Nous créons des espaces de travail appelés « Jardins », de 8 à 10 planches de culture, planches qui font 25 mètres de long sur 80 cm de large, ce qui permet d'enjamber facilement, et de travailler sur la moitié de la planche sans être en mauvaise posture. Nous avons mis ce système en place en 2017, dans le cadre des réflexions et lectures autour du maraîchage sur petites surfaces.

 Le fait de ne jamais marcher sur les planches permanentes, de ne plus travailler le sol autre que sur les premiers centimètres, le fait d'amener du compost, de semer des engrais verts, de laisser les résidus de culture sur la planche font que le sol est très vivant, et n'est pas tassé, il reste ainsi pratiquable même en cas de grosses intempéries. 

Agroforesterie 

AGROFORESTERIE ET HAIES

Notre grande parcelle de 2,61 hectares est en agroforesterie. C'est à dire que nous avons planté 200 arbres sur la parcelle (érable champêtre, érable sycomore, chêne sessile, noyer commun, alisier torminal, et 15 fruitiers haute-tige de variétés locales) en lignes distantes de 15 mètres sur la parcelle, tout en pouvant cultiver des légumes entre les lignes.

Sur cette grande parcelle, et sur les deux autres parcelles, nous avons replanté des haies partout, haies diversifiées avec des chênes, cornouillers sanguins, érables champêtres et sycomores, fusains d'Europe, nerprun, noisetiers, sorbiers, troènes et viornes. Nous avons planté environ 1500 arbres dans ces haies depuis 5 ans. Et j'en replante plus de 1300 en 2023.

BIO-DIVERSITE

Il faut comprendre que chaque espèce végétale est l'hôte d'insectes spécifiques, qui sont les proies spécifiques d'autres insectes, oiseaux, mammifères. Ainsi nous récréons tout un écosystème. Depuis quelques années, nous voyons le retour des oiseaux, des insectes de toutes sortes, du gibier, des rapaces, des batraciens, et cette année, pour la première fois en trente ans, des chauve-souris sur cette grande parcelle ouverte, signe que tout va bien ! 

Par ailleurs, la présence d'arbres contribue à avoir un sol très vivant, les arbres amenant chacun la présence de micro-organismes utiles qui vont contribuer à avoir un sol très vivant. 

Le choix des graines

Nous n'avons pas le temps de faire nos propres graines, c'est un métier à part, ou une occupation de jardinier amateur. 

Nous choisissons nos graines biologiques, 100% variétés anciennes et reproductibles chez une dizaine de semenciers familiaux de toute l'Europe

Nous semons en direct dans les champs lorsque les conditions le permettent. Cela permet un gain de temps de travail, et avec un bon semoir de précision comme celui que nous avons, les semis sont assez simples.


Les plantations

Février 2021 : bricolage hivernal!
Février 2021 : bricolage hivernal!

Il existe une alternative au semis direct en terre avec un semoir, nous allons semer en mottes ou semer plus dense en terre, et déplanter puis replanter ensuite.

Il m'est arrivé en 2018/2019 de travailler avec un ESAT qui me faisait un superbe travail, produire des beaux plants à partir de toutes mes graines.

  Il faut imaginer qu'une pépinière de plants est une immense maternité, et qu'un arrosage manqué en saison chaude est catastrophique, ou un coup de froid. 

Cela nous est arrivé plusieurs fois d'être sur un marché et de penser à la pépinière que nous n'avions pas pu arroser à 6h du matin avant de partir, alors qu'il allait faire chaud ensuite, revenir et voir des petites plantules toutes raplapla ! Cela repartait souvent, les plantes sont petites mais costauds, mais cela occasionne des stress pour la plante comme pour le producteur ! 

Certains légumes demandent des conditions d'élevage assez spéciales, comme le céleri, qui doit être élevé à différentes températures selon son cycle, pour ne pas « monter à graine » prématurément, ce qui est un problème quand l'objectif est d'avoir des céleri-raves. 

Le COVID-19 a fait que l'ESAT a dû cesser ses activités, j'ai été contraint de me remettre à faire tous mes plants moi-même, un défi énorme mais qui a été un succès. Et au final c'est une vraie magie de réaliser l'ensemble du travail de la graine jusqu'à la livraison des paniers. Désormais, je produis tous mes plants à partir de la graine (sauf les pommes de terre où j'achète les plants, et les fruitiers). 

Début 2021, un groupe de wwoofers a pris en main la construction  d'une nurserie avec tables chauffantes pour démarrer les semis tôt en saison, dès janvier. Qu'ils en soient ici encore remerciés ! 


Le désherbage

Semis de carottes sans avoir pu anticiper le désherbage
Semis de carottes sans avoir pu anticiper le désherbage
Bâchage
Bâchage

Ces dernières années, le sens commun a parfois été battu en brèche. En 2018 et 2019, nous avons eu par exemple nos plus beaux céleris dans des endroits qui n'avaient pas été désherbés, le couvert des autres plantes avaient permis de maintenir de l'humidité à des périodes très sèches, les céleris désherbés avaient presque grillé !

Pour gérer les adventices, les "mauvaises herbes", qui ne doivent simplement pas trop concurrencer nos productions pour l'accès à l'eau, à la lumière et aux nutriments à certains moments de leur pousse, nous disposons de plusieurs techniques et stratégie : 

- Anticiper, et bâcher les surfaces à cultiver pendant quelques semaines ou quelques mois, pour faire lever les graines d'adventices, qui auront chaleur et eau sous la bâche, mais qui n'auront pas de lumière, et disparaitront. Ainsi nous pouvons faire lever toutes les graines dans les premiers 5 centimètres du sol, et être tranquilles ensuite.

- Semer en direct sur une couche épaisse de compost.

- Désherbage thermique, sur des petites plantes qui sont détruites sous l'effet du coup de chaleur. C'est la version la plus "violente" du désherbage.

- Depuis 2017, nous n'utilisons plus aucun paillage plastique noir à usage unique. En 2020, nous avons utilisé quelques toiles tissées réutilisables pour une partie des plantations, pour nous permettre de limiter les travaux de désherbage. Ces toiles de paillage permettront aussi de maintenir l'humidité, et de limiter le lessivage des nutriments en cas de grosse pluie.

- Il est possible aussi de passer des petits outils pour désherber, sarcloirs, lames oscillantes, lames diverses et variées. Nous travaillons ici avec des fabricants américains et suisses pour ces petits outils de désherbage.

- Souvent, le dernier passage se fait à la main ! 

Le but n'est pas d'avoir des environnements sans aucune herbe, le grand problème du glyphosate, et de l'agriculture intensive, c'est d'avoir de la monoculture, une seule plante sur des hectares, sans autres plantes qui sont hôtes d'insectes qui sont eux mêmes mangés par des oiseaux spécifiques, etc. Nous laissons ainsi beaucoup de zones sauvages enherbées sur les parcelles, de tas de branchages, de ronciers, d'arbres et arbustes en tous genres. Et nous voyons revenir tout un tas d'insectes et d'oiseaux. Et même les chauves-souris. 

Les hommes et les femmes

En 2020 le COVID a rebattu beaucoup de cartes, cela a parfois permis de se recentrer sur l'essentiel et d'arrêter de rêver.  Le boulot maraîcher est passionnant, beau, mais dur. Il faut être dégourdi, bosseur, s'adapter très rapidement, passer facilement d'une tâche à une autre, être capable de tenir sur la longueur, il faut être capable de travailler seul, comme en mini-équipe et il faut être capable d'efforts soutenus dans la durée (chaque mot est important), qu'il pleuve, neige ou vente, ou qu'il fasse 35 degrés à l'ombre! 

Partant de là, des erreurs de casting, du décalage gigantesque entre les rêves de certains et certaines, et la réalité du boulot, des difficultés des années passées (climat, marchés, clients), et de ces caractéristiques nécessaires au boulot qui demandent plutôt des qualifications d'élèves-officiers parachutistes, je me suis recentré pour le moment : limitation de la production pour pouvoir assurer le boulot seul !

J'accueille tout de même les wwoofers du monde entier sur la ferme, nous bossons à la construction d'un petit écosystème confortable et chacun apporte des idées avec lui, de l'énergie, de l'air frais, et des recettes de cuisine. Toute la flopée de commentaires enthousiastes laissés par les WWOOFERS sur mon profil (qui doit être le profil avec le plus de commentaires de tout WWOOF France désormais, avec 60 commentaires) montrent que nous sommes en bonne voie et que revenir à 100% sur la ferme était la bonne idée. 

Lien vers le profil Wwoof de la ferme : Cliquer ici

La famille

L'arrière-grand-père
L'arrière-grand-père
Réparation des outils
Réparation des outils

Ma famille a toujours été active dans l'agriculture. Une agriculture paysanne, de paysans. Mon arrière-grand-père, mutilé de la 1ère guerre, a créé la ferme. Etant amputé du bras droit, femme et enfants ont bossé dur aux champs. Mes grands-parents ont suivi, ainsi que mon grand-oncle Raymond, dont vous trouverez un portrait vidéo ci-dessous, réalisé par Rodrigue de Ferluc. Mes parents ont suivi. 

Les évolutions de leurs pratiques ont suivi les époques avec une scission à l'époque de mon grand-père, qui travaillait aussi dans un négoce d'engrais et de produits chimiques, et en a donc bien utilisé et respiré à pleins poumons quand mon grand-oncle Raymond n'en a jamais utilisé et était le dernier paysan du village à utiliser un cheval, avant d'aller à l'usine, la petite agriculture paysanne ne pouvant plus faire vivre une famille, à l'époque.

Mes parents ont suivi et ont mis en place, à l'échelle artisanale, les nouvelles techniques : variétés hybrides et variétés nouvelles de fraisiers, culture hors-sol, etc. A l'époque, l'interlocuteur principal était le technico-commercial. Qui dit technico-commercial, dit commercial, et tout le système qui va avec. Les informations transmises étaient donc souvent biaisées en fonction d'un système technique et d'intérêts commerciaux particuliers au détriment de l'autonomie du producteur.

Le Grand Père
Le Grand Père
A l'époque des fraises
A l'époque des fraises

Toute l'histoire de ma famille reflète le rapport à la distribution, et comment la distribution a très souvent été une histoire d'enfiler les producteurs de fruits et légumes malgré les beaux discours.

Lors des 70 ans de mon père, mon voisin de table, mon oncle Gilles, a raconté cette histoire : gamin, il est parti avec mon grand-père à Dunkerque au marché de gros pour livrer ses fraises. Arrivé là-bas, il décharge les caisses de la voiture, et la discussion s'engage avec le grossiste : combien tu payes? "ah le prix, on le saura la semaine prochaine seulement" a répondu le grossiste, et mon grand-père a tout rembarqué et commencé la vente directe. 

Idem avec mon père, il commence à produire, recherche des débouchés, et commence à vendre au supermarché local PG. Première semaine, le supermarché achète au prix, sans discuter, des fraises de super qualité. Semaine suivante, l'acheteur commence à négocier les prix et lui renvoie de la marchandise le lundi prétextant un défaut alors qu'ils n'avaient tout simplement pas vendu. Mon père remballe la marchandise et commence la vente directe. 

Je maintiens un peu de distance avec la famille, nous ne partageons pas toujours les mêmes idées sur l'agriculture (euphémisme) mais le noyau dur familial, comme amical, est celui que vous retrouvez quand il y a des coups durs, personne ne se barre du pont en pleine bataille pour cause de fracture de courage ou je ne sais quelle perversion de l'esprit, et tout le monde sait ce qu'il faut faire, et le fait (même si en râlant un peu) ! 

Tracteur et travail manuel

Deux mondes, qu'une rue sépare !
Deux mondes, qu'une rue sépare !
Les cuves d'eau de 1000l (parfois un peu cabossées!)
Les cuves d'eau de 1000l (parfois un peu cabossées!)

Le travail réalisé chez moi est très manuel.

Aujourd'hui, les tracteurs servent à préparer les terrains sur les grandes surfaces, lorsqu'il s'agit de passer rapidement d'une prairie à un champ cultivable.

Le labour a très mauvaise presse aujourd'hui, suite à un modèle agricole qui labourait chaque année, profondément, en n'apportant pas de matière organique, seulement des engrais chimiques, et qui a laissé des sols morts et lessivés (ce qui n'était pas le cas partout quand il y avait encore polyculture-élevage et du fumier).

Avec des sols aussi vivants que chez nous (mais il y a encore du boulot pour faire mieux), des apports de compost réguliers, des engrais verts, des arbres présents partout sur les parcelles et des zones non travaillées sur les lignes d'arbres, nous n'avons aucun problème à sortir la charrue ou un outil à dent quand il le faut et que nous sommes dans une impasse autrement (exemple : il faut semer la semaine prochaine, et nous n'avons pas pu anticiper la préparation du sol à l'automne pour cause de mauvais temps, ou pour manque de tréso à ce moment là pour s'équiper en bâche occultante pour une grande surface !). Cela reste non systématique et le but est d'arriver à un non-travail du sol le plus souvent possible, et nous voyons l'intérêt rapidement dans nos essais ! (plantes en meilleure santé, qualité de sol, quantité de vers de terre impressionnante !)

Le travail du sol a aussi un avantage : faire diminuer la pression ravageur (limaces, mulots).

Les tracteurs servent aussi à transporter et déplacer des charges lourdes (matériel, compost, caisses de plants) ou ces dernières années, suite aux années extrêmement sèches, à déplacer des cuves d'eau pour permettre d'irriguer les semis et les jeunes plantations et ne pas tout perdre.


Les récoltes 

Préparer, semer, planter, tout cela est formidable. 

Mais il faut encore récolter ! 

Toutes nos récoltes sont faites à la main. C'est un moment très excitant, de voir autant de belles choses sortir des champs après quelques semaines ou quelques mois de dur labeur.

Les récoltes sont faites au plus près des livraisons pour avoir une fraîcheur au top. 

La préparation des récoltes

Une fois les récoltes terminées, il s'agit maintenant de nettoyer les légumes, et les mettre en bottes, en sachets, en barquettes. Travail à ne pas sous-estimer. C'est une des choses les plus longues !

Je considère qu'un panier tel que nous les faisons nous prend une bonne trentaine de minutes à réaliser de la récolte jusqu'au conditionnement, surtout quand les terrains sont humides et que tous les légumes sont couverts de terre ! 

Ci-dessous, notre pommier/arbre-de-Noël/lampadaire où nous lavons les légumes. 

Carottes avant lavage, pleine de terre
Carottes avant lavage, pleine de terre
Carottes après lavage
Carottes après lavage
Céleri à la récolte
Céleri à la récolte
Céleri après lavage
Céleri après lavage

LA CUISINE

Joli plat avec mes légumes chez Benoît Bernard, sacré personnage et bon chef !
Joli plat avec mes légumes chez Benoît Bernard, sacré personnage et bon chef !

C'est grâce aux cuisiniers italiens, à toutes ces osterie qui proposent de la cuisine faite maison et à Giorgio, alors étudiant à l'université Slow Food et devenu affineur en Australie que j'ai eu envie de revenir reprendre les terres familiales et commencer à cultiver, ils m'avaient montré que le produit de base est essentiel pour faire un bon plat ! (Il ne vaut mieux pas regarder dans la plupart des frigos des restaurants et des food-trucks si on ne veut pas avoir de désillusion à ce niveau malgré le bla-bla constant sur les produits "frais, locaux et de saison", frais parce qu'ils ne sont pas périmés, locaux parce qu'ils viennent du MIN ou du Metro le plus proche, et de saison parce qu'ils sont disponibles ! )

C'est  grâce aux cuisiniers et chefs que j'ai pris conscience que nous produisions une qualité au top, et que j'ai eu envie de continuer à reprendre la ferme.  

Néanmoins je me suis au final, assez vite écarté de ce milieu de la restauration, entre beaucoup de bla-bla, de local/green-washing, et d'inconstances dans les commandes, sans oublier les fois où l'on met votre nom sur la carte pour faire joli, mais que les légumes servis viennent d'ailleurs, d'une source moins qualitative. Bref, je suis venu, j'ai vu, et j'en suis revenu ! Ça fait du bien à l'ego, mais ce n'est pas ce qui fait avancer, au contraire, cela m'a mis plusieurs fois dans la mouise. 

Il n'en reste pas moins que j'aimerais toujours bosser avec quelques chef(fe)s qui respectent les produits, les producteurs, et qui savent travailler les végétaux. Il n'y en  a pas des masses, mais ça tombe bien, je ne peux pas en fournir beaucoup ! 

Mentions spéciales à Alex Croquet

Mentions spéciales à Alex Croquet pour ses avis (souvent élogieux) pour ce que je produis. 

S'il y a bien un plaisir dans ce travail de fou, c'est celui d'échanger avec d'autres fous du monde agricole et culinaire ! 

Valérie et Alex Croquet m'ont proposé les premiers d'être point retrait pour nos paniers à Wattignies et dans le Vieux-Lille, et je les remercie encore pour cela !

Les difficultés du métier

Un soir de printemps
Un soir de printemps

Vous voyez passer des photos de parcelles magnifiques, de champs magnifiques, de légumes magnifiques, et vous vous dites que nous menons une sacrée belle vie. 

Ce n'est pas totalement faux. Néanmoins, c'est un métier très très dur. 

Pas de congés payés, pas de filet de sécurité, toujours sur la brèche, toujours l'esprit ailleurs quand vous n'êtes pas sur le terrain, souvent épuisé lorsqu'il y a un peu de temps libre. Emmerdé par l'administration et parfois en litige avec des fournisseurs de mauvaise foi. Mais c'est un noble métier.

Il y a de gros défis dans la production, défis qui se règlent souvent à coup d'heures de travail supplémentaires (pour nous!) et en anticipant. Mais parfois nous nous prenons des gamelles sur certaines cultures, soit parce que nous ne pouvions prévoir un épisode météo ou une attaque de ravageurs, soit parce qu'il y avait trop à faire ! 

Le fait d'être très diversifié dans nos productions, d'avoir différents types de sols, et d'avoir un peu d'expérience fait que nous n'avons pas tous nos oeufs dans le même...panier.

Ci-dessous, vous trouverez toutes les difficultés auxquelles nous sommes actuellement confrontés sur nos jardins.

Météo-folie

Record de tous les temps en 2019 (avant les records de 2022!!)
Record de tous les temps en 2019 (avant les records de 2022!!)

« Le mauvais temps, c'est le même temps qui dure trop longtemps. »

Depuis la reprise des terres familiales, nous assistons à des à-coups climatiques extrêmes. Gelées très tardives, pluies torrentielles pendant 6 mois puis pas une goutte d'eau pendant les 6 autres mois, pire sécheresse depuis trente ans en 2017, pire sécheresse depuis 40 ans en 2018, pire sécheresse depuis que les mesures existent en 2019, avec des températures maximales jamais atteintes, avec plus de 42 degrés (à l'ombre !) vers le 20 juillet. Du délire !

Cela rend le travail assez difficile, mais il faut s'adapter. 

Ci-dessous, petite liste non-exhaustive des défis météo !  

La grêle

La grêle de printemps
La grêle de printemps

La grêle a fait beaucoup parler d'elle ces dernières années dans le Bordelais et en 2019 autour du Rhône pour avoir détruit l'ensemble des récoltes lorsqu'elle est tombée au mauvais moment au mauvais endroit.

Pour le moment, pas de dégât du genre, mais nous ne sommes jamais à l'abri de cela, et donc, il faut se préparer un jour à devoir tout replanter en cours de saison.

Pour limiter les dégâts, nos trois parcelles sont espacées d'un bon kilomètre, et nous prévoyons d'augmenter notre surface de serre jusqu'à 10% de la surface cultivée en plein champ pour assurer, au-cas-où ! 

Le gel

Coup de gel de septembre
Coup de gel de septembre

Les coups de gel sont une chose assez normale, et ces dernières années sont plutôt marquées par une absence de gros coup de gel (inférieurs à -6/-7).

Néanmoins il faut toujours prévoir la chose de la fin d'été et à la fin du printemps, pour ne pas avoir des cultures sensibles grillées ! Celles-ci grillent à 0 degré ! 

Exemple en photo : Un pied de courgettes qui a pris un coup de gel en septembre 2018, il est reparti, mais nous avons perdu 10 bons jours de production le temps que cela redémarre. 

Notre position géographique, à 15km de la côte à vol d'oiseau fait que les grosses gelées sont très rares ! Mais elles arrivent. 

Quand on parle du loup...
Quand on parle du loup...

Les tempêtes

Les problèmes récurrents des dernières années, ce sont les tempêtes de plus en plus fréquentes. Qui dit tempête, dit dégâts potentiels sur les serres, plastiques arrachés, arceaux tordus, mais aussi les voiles de protections qui peuvent être arrachés. Et parfois des dégâts directs sur les cultures. Il faut désormais prévoir ces tempêtes comme des choses normales et solidifier les installations, installer des brise-vents, des haies, etc. Cela veut donc dire, comme d'habitude : plus de travail. 

Inondations

Le pluviomètre a débordé à de nombreuses reprises
Le pluviomètre a débordé à de nombreuses reprises

A l'automne 2019, il suffisait de rouler entre Lille et le Pas-de-Calais pour voir toutes ces terres gorgées d'eau ! Il ne s'est pas arrêté de pleuvoir pendant cinq mois, et tout était inondé. C'est un problème pour nous sur une des parcelles, avec une zone humide, mais le fait de ne plus travailler les sols et la plantation des haies fait que l'eau disparaît maintenant rapidement.

Notre grande parcelle sur un plateau reste quant à elle toujours au sec ! 

La sécheresse et l'irrigation

Plantations en pleine sécheresse. Dur dur
Plantations en pleine sécheresse. Dur dur
Céleris brûlés par la chaleur
Céleris brûlés par la chaleur

La troisième année, nous avons amené des cuves d'eau et grâce à cette petite pompe, nous avons pu irriguer au tuyau pour irriguer les lignes de plantations ou faire lever les graines et commencer à brancher des arroseurs.

Il faut imaginer le travail de fou. Mais cela nous a permis d'avancer et de produire.

En 2021, nous installerons un système de cuves en hauteur couplé à un système de goutte-à-goutte sur cette grande parcelle, et nous utiliserons des toiles de paillage réutilisables pour limiter l'évaporation de l'eau sur nos parcelles en plein été.

Sur les deux plus petites parcelles, nous avons l'accès à l'eau, et nous mettrons en place un système d'irrigation plus efficient pour gagner du temps.

Irrigation tard le soir
Irrigation tard le soir

Peu d'irrigation = beaucoup de goût ! L'irrigation chez nous sert à faire lever les graines et à favoriser la reprise des plants, ou éviter qu'elles ne meurent (2019 !).

La sécheresse et les pics de chaleur nous ont donné beaucoup de sueurs froides ces dernières années.

Comme le disent les Anciens, il vaut mieux une année sèche et arroser qu'une année humide où il y aura beaucoup de maladies, mais nous n'étions pas préparés à de tels épisodes extraordinaires.

Cela a donc voulu dire pour nous : plus de travail, plus tôt le matin, plus tard le soir !

Voilà le plus grand problème  des dernières années.

Le fait d'avoir la pire sécheresse depuis trente ans en 2017, pire sécheresse depuis 40 ans en 2018, pire sécheresse depuis que les mesures existent en 2019, avec des températures maximales énormes, jusqu'à un pic de 42 degrés à l'ombre, du jamais-vu. Et nous n'avions pas encore vu 2022 ! 

Cela nous a mis à rude épreuve, car nous n'avions jamais connu des épisodes aussi extrêmes dans notre Pas-de-Calais. 

Il a fallu s'adapter et arriver à des « aberrations » pour nous, celui de passer une partie non négligeable de notre temps dans un tracteur à faire des aller-retour pour amener des cuves d'eau pour arroser nos semis de carottes, betteraves, panais, etc. Au bout d'un moment, il n'était plus possible d'attendre l'arrivée hypothétique de la pluie et il a fallu retrousser les manches pour irriguer cette parcelle sans accès à l'eau mais qui donne des légumes vraiment goûteux. 

La première année de reprise, nous avons trouvé des cuves de 1000l d'eau, nous avons gardé le tracteur en route, la cuve en hauteur, car il n'est pas bon pour le système hydraulique de laisser la cuve en hauteur sans que le moteur tourne, et nous avons rempli des arrosoirs puis arrosé les lignes de légumes. Il s'agissait ici d'arroser les lignes de plantations pour favoriser la reprise, ou de faire germer les graines semées. 

La deuxième année, nous avons mis les cuves en hauteur, et rempli quelques arrosoirs avant de transformer un vieux pulvérisateur, en récupérant la pompe, en système d'arrosage. En fin de saison, nous avons investi dans une petite pompe autonome, pour ne pas abîmer les tracteurs. 

Dépannage à l'arrosoir
Dépannage à l'arrosoir
Petite pompe - grande efficacité (RIP 2020, une grande soeur a pris le relais)
Petite pompe - grande efficacité (RIP 2020, une grande soeur a pris le relais)

Maladies, ravageurs et gibier

Crédits pour cet insecte que je n'avais pas pris en photo moi-même : olei@despammed.com . Plutella xylostella (Linnaeus, 1758) Location: Dresden, Pohrsdorfer Weg (Saxony, Germany) Camera: Canon EOS 20D Lens: Canon MP-E 2.8/65 Focal Length: 65 mm Exposure: 1/100, f16 Film / Speed: ISO 100 Comment: Canon Ring Flash MR14-EX
Crédits pour cet insecte que je n'avais pas pris en photo moi-même : olei@despammed.com . Plutella xylostella (Linnaeus, 1758) Location: Dresden, Pohrsdorfer Weg (Saxony, Germany) Camera: Canon EOS 20D Lens: Canon MP-E 2.8/65 Focal Length: 65 mm Exposure: 1/100, f16 Film / Speed: ISO 100 Comment: Canon Ring Flash MR14-EX

Avec ce système de production, à quoi s'attendre au niveau maladies et ravageurs ?

Au final, les attaques sont assez limitées, et nous avons des moyens de lutte.

Nous ne sommes par contre jamais à l'abri d'un déséquilibre. Dans ce cadre, le fait d'être très diversifié nous protège.

En 2017, nous nous souvenons de l'explosion soudaine de la population de teignes des crucifères (photo ci-joint). Personne ne s'y attendait, il y avait des teignes des crucifères partout, elles pullulaient dans la région entière. Personne n'avait jamais vu ça ! Il y a eu beaucoup de dégâts sur les choux un peu partout, lorsque les producteurs n'ont pas réagi assez vite. A l'époque, les organismes de conseil n'avaient réagi que très tard pour nous aider à identifier ce ravageur qui n'était autrement que très peu présent et qu'à l'époque nous ne savions pas reconnaître. 


Dans notre système de production, l'anticipation est primordiale. Une fois que le ravageur est présent et a attaqué les légumes, que la maladie est installée, il est difficile de lutter (a fortiori quand il s'agit de lapins qui viennent de vous dévorer vos plants de salades fraîchement plantés)

Mon arrivée au bio est dû à cette volonté de comprendre et savoir identifier les insectes et autres maladies. En 2008, retour sur la ferme familiale, je bosse pour l'été. Les parents me laissent un bout de terrain à cultiver, serre de tomates, haricots, salades, et les groseilliers/cassissiers. Je remarque qu'ils poussent mal au printemps, je demande au paternel ce qu'il en est, il ne savait pas me répondre. 

Autre génération, autre époque, je suis parti faire une première formation de production en agriculture biologique en 2008, et j'ai commencé à potasser tout ce que je trouvais pour pouvoir être techniquement bon et pouvoir anticiper.



Filets sur carottes/oignons
Filets sur carottes/oignons

Les ravageurs principaux de nos cultures vont être les mouches de la carotte et la mouche des oignons/poireaux, pour ces ravageurs, il existe de deux à trois périodes de vols par an (voire quatre dans le Sud comme j'ai eu le malheur de découvrir !). Viennent ensuite les limaces, le gibier, et toute la nombreuse famille des ravageurs des choux.

Pour s'en prémunir, plusieurs moyens :

- Des rotations longues entre des légumes pour éviter que les ravageurs se multiplient au même endroit (inefficace pour la mouche de l'oignon)

- Une parcelle exposée au vent ! Et c'est le cas de notre grande parcelle sur le plateau.

- Il est possible de protéger les cultures par un filet anti-insectes. Il existe différents types de mailles, selon la taille des ravageurs. C'est une protection physique, le ravageur ne peut rentrer en contact avec le légume et pondre ses œufs.

- Les dates de semis, pour ne pas tomber dans les périodes de vol (bon exemple : les navets à semer soit très tôt, soit en août).


Autres grands ravageurs, la limace et l'escargot.

Pour s'en rendre compte, il suffit d'observer ce chou-rave à l'automne, il ne reste plus rien, les limaces ont tout dévoré !

Les limaces sont friandes de jeunes pousses, et aiment l'humidité, donc les paillages qui maintiennent l'humidité !

Nos pratiques peuvent favoriser les populations de limaces, notamment le paillage et le bâchage, notre solution 2021 : les escadrons de poulettes mobiles, des poules lâchées quelques jours sur des terrains bâchés pendant quelques mois, pour chasser les limaces !

Fléau de l'été : les altises
Fléau de l'été : les altises
Chou-rave et limace
Chou-rave et limace
Taupin dans un céleri
Taupin dans un céleri
Le retour des doryphores dans les pommes de terre
Le retour des doryphores dans les pommes de terre

Il existe une flopée d'autres ravageurs potentiels, à chaque fois il s'agit d'anticiper, et se dire qu'il faut compter avec des prélèvements de 20 à 30% au total. 

Le taupin par exemple, ou ver fil de fer, risque d'être présent si nous cultivons après une prairie, et il vaut mieux faire passer ici aussi un escadron de poulettes pour dévorer tout ça ! Le taupin va faire aussi des ravages sur les pommes de terre. 

La présence de pucerons marque quant à elle souvent un déséquilibre. En 2016, lors d'une première culture de cornichons, nous avons subi une grosse attaque de pucerons, qui semblaient préférer d'ailleurs une variété bien particulière. Peu de temps après, les coccinelles (locales, pas des coccinelles asiatiques lâchées par des producteurs et qui amènent d'autres problèmes) sont arrivées et ont commencé à se multiplier de manière exponentielle. L'attaque n'a pas été régulée, mais les années suivantes, nous n'avons plus jamais eu de problèmes de pucerons, les coccinelles apparaissant tout de suite et dévorant les pucerons ! Il en est de même pour les populations de syrphes, ces petites guêpes voraces qui dévorent les pucerons, et qui apprécient les haies. C'est l'exemple d'un bon équilibre. 

Coccinelle européenne
Coccinelle européenne
Un fléau du printemps: la mouche du terreau
Un fléau du printemps: la mouche du terreau
Mildiou du melon
Mildiou du melon

LES TRAITEMENTS

En 2018 et 2019, les seuls traitements réalisés ont été sous serre, sur les tomates, avec un sel de cuivre, autorisé en bio à la dose max annuelle de 4kg de cuivre métal / hectare et que nous avons utilisé à la dose totale de 800g de cuivre métal / hectare, soit 5 fois moins que la dose maximale. Nous avons aussi saupoudré du lithothamne, de l'algue calcaire (photo ci-contre). En plein champ, aucun traitement.

Mais c'était surtout par manque de temps.

En 2021, nous reprendrons les essais de phytothérapie commencés en 2016 et qui fonctionnaient très bien : tisanes de plantes, thés de compost, huiles essentielles, et doses faibles d'engrais foliaires à base de minéraux ou d'algues qui contiennent un tas d'éléments (cuivre, soufre, zinc, manganèse, bore...)

L'idée est toujours la même : le sol le plus vivant possible, avec au final une compétition entre microorganismes responsables des maladies des plantes (mildiou, oidium, fusariose, phytium, sclerotinia) et les microorganismes « amis », et des plantes en pleine santé, avec un système racinaire développé, qui leur permet de réagir aux agressions ! 

LES MALADIES 

Une attaque virulente sur des légumes est souvent le signe d'un déséquilibre, trop d'azote, plante trop faible, stress, pas de rotations.

La meilleure option est donc d'avoir un sol fertile, très vivant, complexe, et de maintenir cette vie du sol au cours de la culture, et de réaliser des rotations assez longues.

En plein été, il y a peu de problématiques de maladies. Par contre, au printemps, en automne, et en hiver, dans des conditions humides, douces ou fraîches, les maladies peuvent vite stopper une production fragile comme les courgettes en fin d'été. Avoir un sol vivant et des plantes robustes va permettre de prolonger la saison. 

Certaines variétés sont plus résistantes que d'autres. 

Et d'autres sont terriblement fragiles ! Les concombres font partie des plantes que je n'aime pas cultiver, car elles tombent malades en un rien de temps.


Poudrage de lithothamne sur tomates
Poudrage de lithothamne sur tomates

Le gibier

Un lièvre sans peur !
Un lièvre sans peur !

Il n'y a pas de prix à bosser dans les champs et à tomber sur des animaux sauvages.

Au final, à part quelques exceptions, pas de très gros dégâts par le gibier. 

Notre système de culture peut avoir un impact sur les populations de ravageurs. Ne plus travailler le sol, laisser le sol couvert en permanence va favoriser les populations de rongeurs type mulots/campagnols. En même temps, la plantation de toutes ces haies et ces arbres, l'installation de perchoirs à rapaces fait que nous voyons le retour des faucons, éperviers buses et autres rapaces (rapaces qui étaient chassés et piégés à l'époque de mon grand-père car accusés de chasser le gibier !). Il ne reste plus qu'à laisser tranquille ce bel animal qu'est le renard, pour que ce prédateur puisse s'adonner à un de ses sports préférés : chasser les rongeurs ! Chaque renard peut consommer autour de 3000 rongeurs par an ! Lien vers un article passionnant : ici  . 

Ci-contre, deux vidéos sur la présence du gibier chez nous, avec cette vidéo folle de ce lièvre qui se dirige vers moi !

L'administration

"Nous avons toujours une vache à soigner, une terre à labourer, de l'orge à moissonner, une vigne à tailler, une prairie à faucher et des fruits à cueillir. Alors la paperasse, elle attend parce que dans l'ordre naturel des choses, le superflu ne commande pas au vital." 

Jérôme Laronze, "Chroniques et états d'âme ruraux"

(Pour rappel, Jérome Laronze est un éleveur paysan abattu par les gendarmes en 2017 à la fin d'une cavale faisant suite à une série de contrôles administratifs à répétition sur sa ferme. )

Oui enfin pas trop.
Oui enfin pas trop.

Bienvenue en France

Je ne vous ferai pas un chapitre sur le poids des papiers dans mon travail. Je m'en passerais bien, c'est une source de stress, d'incompréhension, nous nous sentons parfois complètement idiots face à ces formulaires, et les enjeux sont plus qu'importants. 

Combien de fois je me suis retrouvé face à une administration et incapable d'avoir les informations correctes ? Parfois, je tombais sur une personne consciente de l'absurdité de la chose et d'une grande aide. Mais c'était assez rare. 

Devoir arbitrer entre aller aux champs pour sauver des cultures de la sécheresse et faire des déclarations sous peine d'avoir des amendes débiles de 800€ pour déclaration fiscale en retard dans des périodes où vous bossez jour et nuit et que vous êtes sur le fil, cela m'est déjà arrivé bien trop de fois. Système totalement absurde.  

Heureusement, l'asso Solidarité Paysans m'a aidé à me remettre sur les rails et à trouver les solutions pour revenir à une structure adaptée à la réalité.

Je remercie les personnes et les associations qui nous ont filé un coup de main sur le sujet pour nous dépatouiller. Merci à elles. Sincèrement. 

Au boulot pour 2024 

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Nos fantastiques légumes
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